Le Monde selon...CHARON

« Rien ne nous trompe autant que notre jugement. » Léonard De Vinci.

 Pour Jean Émile Charon, physicien, le monde n'est pas inerte et l'Univers est entièrement vivant : « Je crois que l'Univers est sacré, mais je sens que l'objectif de cet Univers est de se faire connaître d'abord. » La matière serait à la fois matière et esprit une sorte de « psychomatière » comme il la nomme. De ce fait, il nous propose un modèle représentant à la fois la partie Matière et la partie Esprit, l' « éon », un élément matériel porteur de l'Esprit et de la conscience.

 

 Pour Charon, notre univers est entièrement vivant : « A mon avis, c'est la grande découverte de notre époque. On est au sein d'un Univers immense, et c'est un Univers vivant et raisonnable. »

 

 Charon définit l'Esprit avant tout comme un « Principe d'Ordre ».

Nous sommes faits d'une partie réelle, entropique, qui se défait à notre mort, et d'une autre partie, l'esprit, néguentropique ne pouvant pas régresser. Ces deux parties ne seraient pas divisibles : nous serions les deux à la fois, matière et esprit, inséparable, comme tout l'univers.

« Cette dégradation entropique de l'énergie enfermée dans le Réel m'a toujours beaucoup étonné, car aucun physicien n'accepte facilement qu'il pourrait y avoir une sorte de « fuite » de l'énergie du Réel dans notre Univers. Et, de fait, cette fuite a disparu depuis qu'on sait que, pour représenter complètement les processus qui prennent place dans notre Univers, il fallait admettre que notre Univers se distribuait sur « deux » espaces (et non un seul), le Réel et l'Imaginaire. L'Esprit qui exerce son action dans l'Imaginaire, évolue selon un « antitemps » (un temps négatif ) : l'Imaginaire est un espace « néguentropique » (et donc non « entropique »).

 

 Mais le détail important, qui apparaît alors clairement ici, c'est que dès qu'on tient compte du comportement de l'Esprit, c'est-à-dire que le phénomène étudié se distribue sur deux espaces, le réel et l'Imaginaire, on constate bien que l'énergie « se conserve » dans toute réaction. Fini cette désagréable « fuite » d'énergie à laquelle on devait assister dès qu'on ne tenait pas compte de l'Esprit. L'Énergie « se conserve » à l'échelle de l'Univers entier, dès qu'on regarde l'évolution des phénomènes en tenant pleinement compte de l'Esprit. »

 

 Charon nous propose un nouveau modèle, fait à la fois de réel et d'imaginaire, pour faire comprendre que les choses sont à la foi ce qu'elles sont et leur contraire.

 

 L'Imaginaire comme le « dedans » du Réel...

 

 Nous vivons dans un Univers contemporain où le passé reste le passé, le futur reste le futur, et où nous sommes, au présent, une partie de cet Univers qui aurait le même âge que nous, un Univers en perpétuelle création.

 Charon nous propose un nouveau modèle concernant la nature des particules formant toute la matière, un prolongement de la relativité générale d'Einstein : la relativité complexe. Chaque particule, appelée « éon » (électrons et quarks), posséderait à la fois, un « dehors » porteur de ses caractéristiques physiques, et un « dedans » contenant ses propriétés spirituelles et se trouvant dans un autre espace-temps, un espace miroir.

 

 « Il semble que la Matière et l'Esprit sont des choses

 

 « complémentaires »qui se correspondent, un peu comme si la Matière dessinait des « Formes» dans l'espace alors que l'Esprit allait proposer des « significations » pour ces mêmes Formes. Il semble qu'on pourrait presque dire que la Matière et l'Esprit sont des choses qui sont « le reflet » l'une de l'autre, un peu à la façon dont on peut « se refléter » dans l'eau du lac quand on se penche et qu'on aperçoit son image. Pour être encore plus précis, nous pourrions dire que la Matière va porter « la Forme »des choses, tandis que l'Esprit va porter le (ou les) « symboles »qui représentent cette chose. »

 

 Ce micro-univers présenterait des propriétés psychiques, possèderait une liberté de comportement et mémoriserait de façon cumulative toutes les expériences vécues depuis son origine.

Notre mémoire acquise et notre mémoire innée seraient de la sorte accumulées dans les multiples éons constituant notre corps.

Notre Soi serait associé au psychisme de ces particules dont certaines, venant d'autres parties de l'univers, existeraient depuis le début du monde.

 

 Toute l'humanité vivrait ainsi en nous.

 

 Chaque éon pourrait être considéré comme un hologramme, un reflet, de l'univers entier. C'est en ces éons que notre esprit serait contenu. Les particules étant éternelles, notre esprit existerait depuis le début de l'univers et, après la mort, continuerait à participer à son devenir. Au fur et à mesure de l'évolution de l'univers, avec l'accumulation de l'expérience existentielle et vécue, l'expansion de la mémoire « éonique » construirait une complexité croissante des structures et du psychisme.

 

 Les éons conscients piloteraient les transformations physiques, chimiques, organiques et mentales nécessaires, tant à l'intérieur des corps vivants que dans tout l'univers.

 

 Tous les éons, les êtres et les choses seraient un jour reliés et en harmonie avec la totalité de l'univers.

 

« L'Esprit, cet Inconnu », J. E. Charon, Ed. Broché, 1977.

« Cent mille soleils par seconde », J. E. Charon, Ed. Broché, 1991.

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