Brève de Labo

« La vérité ne se possède pas, elle se cherche. » Albert Jacquard.

 

 

 L'existence d'une conscience collective bientôt prouvée... Peut-être, grâce à une expérience troublante menée dans le monde entier avec un petit appareil censé détecter les émotions de groupe.

 

 Tout commence à la fin des années 60, avec un physicien, Helmut Schmidt, alors directeur de recherche des laboratoires Boeing, la fameuse firme d'aviation, aux États-Unis. Schmidt obtient l'autorisation d'utiliser son labo et ses compétences pour faire des recherches en parapsychologie. Il invente alors le premier « générateur numérique aléatoire ».

 

 En essayant de deviner quelle ampoule va s'allumer, ce dispositif permet de faire des expériences de voyance. Puis Schmidt miniaturise la boîte et change la règle du jeu : il ne suffit plus de deviner quelles ampoules vont s'allumer, mais d'essayer d'influencer par la force de l'esprit l'ordre dans lequel elles s'allument.

 

 En d'autres termes, un G.E.A (Générateur d'événements aléatoires) est une sorte de pile ou face automatique capable de lancer sa pièce un nombre incalculable de fois en un temps très court.

Comme chacun sait, plus le nombre de fois où la pièce est lancée est important, plus on se rapproche d'un partage égal des chances de la voir retomber sur pile ou sur face.

 

 Cet exercice de « psychokinèse »donne alors des résultats si étonnants qu'il provoque un certain émoi dans la communauté scientifique.

Une vingtaine d'années (et des milliers d'expériences...) plus tard, Robert G. Jahn, professeur de technologie aérospatiale et doyen de l'École des sciences appliquées de l'université de Princeton, fonda le P.E.A.R, Princeton Engineering Anomalies Research (Laboratoire de recherche de Princeton sur les anomalies technologiques), avec l'objectif d'explorer les interactions de la conscience humaine et de la matière.

Pour une de leurs séries d'expériences, Jahn et son associé, la psychiatre Brenda Dunne, eurent recours à un G.E.A devant lequel ils installèrent des sujets ayant pour mission de se concentrer pour obtenir de la machine une fréquence anormalement élevée soit de « pile » soit de « face ».

 Plusieurs centaines de milliers d'essais permirent de conclure que les sujets, par leur seule concentration, exerçaient une influence minime mais statistiquement significative, sur les processus mis en œuvre par la machine.

 

 Pour Jahn et Dunne, du fait que tout processus physique connu se manifestent à la fois sous forme d'ondes et sous celle de particules, rien n'interdit de penser que cette dualité soit extensible au psychisme. Sous son aspect corpusculaire, la conscience serait alors localisée dans le cerveau et aurait, comme tout phénomène ondulatoire, la faculté d'influer sur des objets lointains.

 

 Ils vont jusqu'à voir dans la réalité même le fruit d'une connexion entre les aspects ondulatoires de la conscience et les structures d'ondes de la matière.

 

 Lors d'un entretien avec Michael Talbot en 1988, Jahn et Dunne diront : « Dans la mesure où notre discours exprime une certaine confiance fondamentale dans le comportement de la mécanique ondulatoire, il existe des points communs entre ce dont nous postulons la pertinence et le modèle holographique. La conscience y trouve la capacité d'opérer suivant les principes de la mécanique ondulatoire, ce qui lui ouvre, d'une manière ou d'une autre le champ global de l'espace et du temps. »

 

 « En un sens, renchérit Dunne, le modèle holographique pourrait être perçu comme une voie d'accès au mécanisme par lequel la conscience interagit avec cette grandeur ondulatoire, originelle et sensible, pour la convertie en données utilisables. Par ailleurs, imaginer que la conscience individuelle ait ses propres structures d'onde permet de se représenter les choses (métaphoriquement, bien sûr) comme un laser d'une fréquence particulière entrant en intersection avec telle ou telle structure de l'hologramme cosmique. »

 

 Le psychologue Roger Nelson s'intéresse à ces machines à fabriquer du hasard. Un jour, il s'interroge sur la possibilité pour cet appareil d'être influencé non par une personne, mais par un groupe. Au début des années 1990, il assiste donc à des conférences, à des cérémonies religieuses ou à des manifestations sportives, autant de lieux où sont rassemblées des milliers de personnes concentrées sur un même objectif et partageant des émotions communes. Il observe que les suites de chiffres produites par son GNA portable deviennent parfois légèrement moins aléatoires ce qui renforce sa conviction qu'un lien mystérieux et profond existe entre l'esprit et la matière.

 

 Pour Nelson le doute n'est plus possible : lorsqu'un groupe porte son attention sur un même événement, « l'esprit de groupe » devient cohérent et si le GNA est placé dans le « champ psychique »de ce groupe, il est influencé par des émotions comme le calme, la joie, la concentration.

 

 Il a alors l'idée de faire un électroencéphalogramme planétaire : à l'image de la mesure de l'activité du cerveau à l'aide d'électrodes distribuées à la surface de la tête, il veut capter les manifestations de la conscience humaine dans son ensemble grâce à un réseau mondial de GNA.

 

 Le Global Consciousness Project naît en 1998. Une quinzaine d'appareils sont envoyés à autant de scientifiques un peu partout dans le monde. Avec une intention précise : un événement déclenchant une puissante émotion collective peut-il être enregistré par toutes les machines simultanément? Si oui, cela confirmerait l'existence d'un champ psychique planétaire, quelque chose qui ressemblerait à une « conscience globale ».

 

 A la fin de l'année 2002, le parc de GNA sera passé à 75 machines. Toutes sont reliées à l'ordinateur central du laboratoire de Princeton via Internet, qui enregistre automatiquement, heure après heure, les données recueillies par chaque ordinateur : chaque fois qu'un événement collectif se produit, des fluctuations sont enregistrées.

 

 Plus l'événement est fort et médiatisé, plus la fluctuation est importante.

Le 11 septembre 2001, bien sûr, a fait crépiter toutes les machines et a fait monter les courbes vers des niveaux encore jamais atteints. Avec un détail que les scientifiques n'avaient pas encore osé souligner, même s'ils l'avaient déjà remarqué auparavant : sur les écrans des ordinateurs, les fluctuations de la conscience collective ont commencé la veille! Notre champ psychique collectif aurait « perçu » l'événement avant qu'il ne se produise...

 

 « Avec cette expérience mondiale, nous sommes en train de démontrer d'abord que notre conscience n'est pas limitée à notre corps, mais semble s'étendre dans un espace beaucoup plus vaste » nous dit Roger Nelson. « Ensuite, qu'il semble bien exister une conscience globale dont nous faisons partie. Scientifiquement, il y a encore beaucoup à faire pour que cette hypothèse soit validée à cent pour cent. La première conséquence de cette découverte, c'est qu'il faudra réviser nombre de dogmes scientifiques sur la nature de l'esprit, de la conscience, et même de la vie. La seconde est que, individuellement, elle permet de mieux comprendre que nous faisons partie d'un tout, que nous sommes tous reliés les uns aux autres... »

 

 Les concepts de « noosphère », chère à l'homme de sciences Pierre Teilhard de Chardin, où toutes les psychés humaines sont unies, ou celui d'un inconscient collectif développé par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung et qui serait né des expériences humaines depuis l'aube des temps, sont aujourd'hui délaissés par les scientifiques. Cela signifie-t-il pour autant qu'un groupe de personnes ne peut entretenir une forme de conscience collective, plus ou moins proche des consciences individuelles?

Depuis quelques mois, un autre phénomène est également observé. « Les tracés de cette électroencéphalographie de la Terre sont en constante augmentation, ajoute Roger Nelson. Comme si la conscience collective était en train de s'éveiller. »

 

 Ce qui pourrait correspondre au déclin de l'individualisme qui a prévalu ces dernières années au profit de la famille, du groupe, du collectif et à davantage de solidarité et d'intérêt pour le devenir de l'humanité.

Les éléments d'analyse, les données, les détails techniques sont consultables librement sur le site officiel de The global Consciousness Project :http://noosphere.princeton.edu.

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