EMI

 « Si, à tort, nous faisons de l'esprit rationnel le moteur de tout, nous en viendrons à ne voir aucun esprit dans le monde et, par conséquent, à être incapables de toute considération morale ou éthique. Si c'est ainsi que vous concevez votre rapport à la nature et que vous disposez d'une technologie de pointe, votre probabilité de survie est à peu près celle d'une boule de neige en enfer. » Gregory Bateson.

 

 S'il existe un état modifié de conscience pouvant corroborer l'hypothèse d'une indépendance, d'une possible survie de la conscience au corps physique, c'est bien celui des NDE* ou EMI : les expériences de mort imminente. Des milliers de témoignages troublants émergent de plus en plus, partout dans le monde. Les langues se délient. Le désir de faire passer un message est plus fort que la peur du « qu'en dira-t-on ». Il vaut mieux passer pour fou aux yeux d'une poignée d'incrédules, que de garder un tel secret rien que pour soi. Convaincre une seule personne et le pari est déjà gagné. Voila le sentiment se dégageant de ces innombrables témoignages. D'ailleurs de nombreux écrits émanant de médecins, professeurs, philosophes et de toutes catégories socioprofessionnelles voient le jour dans les rayons de nos librairies.

 

 Mais quels sont ces témoignages ? Ils ont la particularité d'être quasiment tous basés sur un même déroulement de l'histoire. La personne est déclarée cliniquement morte, ses signes vitaux ne répondent donc plus.

 

 S'opère alors une sensation de « sortie de corps», ou la fameuse « âme » se sent attirée par un tunnel menant à une lumière d'une clarté sans pareille. Cette blancheur est souvent indescriptible, indéfinissable : c'est une lumière solaire. Au bout de ce tunnel, la personne rencontre un être lumineux, des proches décédés et une partie de sa vie défile.

 

 Un constat s' opère et un choix doit être fait : le retour ou non vers la vie terrestre. Tous les témoignages parlent d'un retour avec regret, mais en gardant une sensation merveilleuse de plénitude. Ils garderont de cette expérience un sentiment totalement nouveau pour la plupart : La mort n'est pas une fin en soi, mais au contraire un début ou plutôt une continuation.

 

  Il est clair que pour ceux qui on fait un choix inverse sur «  le pas de la porte », aucun témoignage n' existe. Inutile de vous le préciser !

 Nous disions que de plus en plus d'ouvrages traitent de ces phénomènes. Citons en un parmi les plus connus: «  la vie après la vie » du Dr Raymond MOODY *.

 

 Ce médecin et docteur en philosophie a recueilli pendant près de 30 ans des centaines de témoignages. Il serait inutile, voir inapproprié, d'énumérer certains de ces récits surnaturels. Je souhaiterais seulement vous soumettre la conclusion de MOODY *: «  Ces témoignages émanant de sujets qui ont vu la mort d'aussi près possèdent une grande valeur significative. Ce que je cherche à faire, c'est leur accorder une interprétation qui ne tomberait dans aucun des deux excès contraires, dont l'un consisterait à les rejeter tous en bloc sous prétexte qu'ils ne fournissent aucune preuve scientifique ou logique, et l'autre à leur attribuer un caractère sensationnel, en proclamant de manière aussi vague que sentimentale qu'ils apportent la « preuve » de la survie après la mort physique. Il se pourrait très bien que notre incapacité actuelle à établir une telle preuve ne soit aucunement imputable à un obstacle inhérent à la nature même de ces phénomènes; L'obstacle se situe peut être dans les méthodes communément admises par la pensée scientifique ou logique. Il n'est pas exclu que les perspectives des savants et des logiciens de l'avenir ne subissent des modifications ».

 

 Son récit fait effectivement preuve de retenue comme l'exige le sujet traité et sa propre déontologie professionnelle.

 

 Il s'efforce à créer une neutralité, une objectivité et même à rechercher une explication naturelle au surnaturel. Nous clôturerons ce paragraphe, par cette remarque de MOODY*: «  Plutôt que d'exiger de moi des conclusions tirées de mon étude, il serait plus sage de me demander en quoi cette étude m'a affecté personnellement. Tout ce que je peux répondre est ceci : il y a, dans le fait de voir quelqu'un relater son expérience, quelque chose de très convaincant dont il est malaisé de transmettre l'idée par écrit. Aux yeux de tous ces gens, leurs expériences aux abords de la mort étaient des événements très réels ; et à travers les contacts que j'ai eus avec eux, ces événements sont devenus très réels pour moi aussi. »

 Les expériences de mort imminente ne représentent qu'un aperçu, qu'une image brève dans le temps d'un passage « possible ». Mais nous restons sur le « pas de la porte », d'autant plus que l' expérimentateur est passif. Il est soumis et ne peut que réagir à une situation qui lui est imposée.

 

 Dans son ouvrage « les expériences de mort imminente », Daniel Maurer * relate la fabuleuse histoire de Jean Morzelle, jeune appelé de vingt ans qui, lors d'un exercice militaire durant son service national en 1949, faillit perdre la vie.

 

 Voici un court extrait de son propre livre * « témoignages d'éternité » où Jean nous plonge dans son histoire hors du commun:

 

 « je sombrai pour me réveiller dans la salle d'opération où de nombreuses personnes s 'affairaient. (.) Combien de temps s'était-il écoulé depuis le début de mon opération.? Je ne saurais le dire , mais brusquement je me suis réveillé., tout en haut, dans l'angle d'une pièce. (.) En regardant autour de moi, je vis que je me trouvais dans une salle d'opération. Un corps était couché sous un drap et deux chirurgiens s'affairaient autour de lui. Il y avait trois infirmières.(.) Mon attention fut d'abord attirée par le gant du chirurgien, qui avait un instrument à la main. Je pus m'approcher de cette main presque à la toucher, tel un zoom instantané et très puissant puisque je distinguais même les petits plis du gant du chirurgien, le contour de la lame du scalpel, l'ombre sous l'instrument, le drap qui recouvrait le corps du patient, et dont je voyais les fibres tachées de sang. Je voyais tout cela, bien que je n'aie pas bougé de ma position. C'est alors que je me suis rendu compte que je percevais avec une extrême précision toutes les choses que je voulais voir, de près comme de loin. Je voyais tout, et en même temps ; ma vision était à 360 degrés, mais c'était ma pensée qui la dirigeait : je voulais voir de prés., je voyais de près! Je pouvais également voir depuis des angles différents : sous la table d'opération, je découvris alors une plaque marquée « Armes et Cycles de Saint-Etienne », qui y était vissée. C'était une plaque en fer, verte avec des lettres blanches, elle portait un numéro que j'ai oublié !(.). J'ai eu envie de me déplacer. Je suis descendu, puis remonté, toujours dans l'angle supérieur de la pièce. Puis j'ai eu envie d'aller vers le mur et, sans aucune résistance de sa part., je l'ai traversé : la brique rouge, la pierre de Garonne et le ciment avec ses petits points brillants, les grains de mica. Je me suis retrouvé à l'extérieur, dans un décor que je ne connaissais pas. Au-dessous de moi, le long du mur, il y avait un garage à vélos avec une tôle ondulée en guise de toit. De grands arbres se trouvaient également dans le parc et, bien qu'il fasse nuit, j'ai reconnu le porche éclairé sous lequel j'étais passé quelques instants auparavant. (.) Après avoir vu ce qu'il y avait dehors, j'ai franchi à nouveau le mur en sens inverse, et traversé cette fois rapidement la matière ; je voyais défiler les bords comme ceux d'un tunnel depuis un wagon de métro. Je me suis retrouvé dans la salle d'opération. Je suis passé au dessus de la « personne » qu'on opérait. Le chirurgien était en train d'extraire du sternum béant une masse sanguinolente, vraisemblablement un foie.(.) Poursuivant mon inspection, je décidai de franchir la porte en verre de la salle d'opération.(.)

 Je suis arrivé dans une petite pièce où se trouvaient plusieurs robinets d'eau.(.) Je traversais ensuite un dortoir où de nombreux lits étaient occupés.(.) Je me retrouvais dans la salle d'opération. Là, un nouveau phénomène m'attendait. Le chirurgien demandait à ses assistants tel ou tel instrument, qu'il recevait dans sa main tendue, mais j'observais un certain décalage : les paroles m'arrivaient comme un écho, mais pas après que les personnes ne les eurent prononcées. je les entendais AVANT qu'elles ne les expriment!

 

 Autrement dit, j'entendais la pensée des personnes présentes et ce qu'elles allaient dire. Le plus surprenant était d'être dans l'esprit de ces gens, de connaitre leurs pensées et de sentir celles-ci se matérialiser par les paroles qui venaient ensuite. L'infirmière, en face du chirurgien, commença à se sentir mal ; elle avait la nausée, je le sentais, et je savais qu'elle allait « tomber dans les pommes » et s'affaisser, juste avant que cela n'arrive. »

 

 Le récit fascinant de Jean Morzelle se poursuit par une expérience transcendante, une rencontre particulière faite de lumière. L'expérience vécue fut partagée par la suite avec son chirurgien, le docteur Serny avec qui il put vérifier la justesse de ses propos, allant même jusqu'à découvrir ensemble la fameuse plaque et son inscription!

 

 Le 17 juin 2006 eut lieu la Première Rencontre Internationale en France, à Martigues plus exactement. Plus de 2000 personnes ont répondu présent pour cette grande première et l'on pouvait compter, parmi les intervenants, aussi bien des philosophes que des médecins hospitaliers : cardiologues, spécialistes en soins intensifs, anesthésistes-réanimateurs. (pour plus de renseignements http://www.s17production.com).

 

 Ces premiers échanges ont rappelé que l'EMI est devenu un objet scientifique. Mais vous vous en douterez certainement, la communauté scientifique n'est pas là pour gratifier une telle thèse : son but premier est de démêler les processus neuronaux qui sous-tendent ces états vécus, de prouver que notre conscience est bien localisée.

 

 En 2001, Pin Van Lommel, cardiologue hospitalier néerlandais, publiait une étude dans la fameuse revue médicale The Lancet, où il relatait que sur 344 patients ayant frôlé la mort à la suite d'un arrêt cardiaque, 62 d'entre eux ont vécu une EMI.

 

 En 2001, toujours, le neurobiologiste Olaf Blanke a vécu cette expérience*: « Alors que nous stimulions par de faibles décharges électriques différentes aires du cerveau d'une patiente épileptique pour préparer son opération, elle s'est écriée 'je me vois d'en haut!' à l'instant où nous atteignions la région séparant le lobe temporal du lobe pariétal. La patiente s'élevait horizontalement et observait son propre corps. » Pour Blanke, l'explication de cette phase de ' décorporation' est des plus logiques: « Soumis à un choc électrique, un grand stress ou un manque d'oxygène, le cerveau ne parviendrait plus à distinguer les informations provenant de l'intérieur et de l'extérieur du corps. L'individu serait incapable de se situer correctement dans l'espace. »

 

 Mais comment expliquer qu'une conscience claire avec une attention, un processus de pensée bien structuré, les souvenirs, la cognition, l'émotion, la conscience de soi et la perception extérieure et au-dessus du corps sans vie est vécue pendant une période de non-fonctionnement du cerveau?

 Certains commenteront cet argument en soulignant qu'il est très difficile de savoir exactement quand s'est déroulée la NDE rapportée par le patient. Rien ne prouve en effet qu'elle a eu lieu quand l'électroencéphalogramme était plat : elle peut tout aussi bien s'être déroulée juste avant, ou juste après, au moment du retour de la conscience. Pim van Lommel souligne à cet effet qu'il existe des cas avérés de perception alors que la personne était bien consciente.

 

 L'explication de Blanke concernant la lumière grandissante au bout d'un long tunnel est tout aussi cartésienne : il s'agirait tout simplement d'un trouble du cortex visuel chargé de former des images à partir d'informations perçues par la rétine. La confusion mentale et sensorielle favoriserait l'évocation de souvenirs ancrés dans l'imagerie spirituelle.

 

 Comme le souligne Alain Bremond *, psychologue clinicien, « la science essaie d'expliquer comment les choses se passent. Elle ne dit pas pourquoi il en est ainsi. La science ne dit rien du sens de la vie.

 

 C'est une question qu'il ne faut pas poser à un scientifique car cela n'est pas de son domaine. Dire que la science progresse, c'est dire qu'elle ne prend pas en compte tous les faits physiques possibles. Dés lors, nombre d'entre eux peuvent être inexpliqués. » « Une NDE pourra être étiquetée délire ou hallucination dans la grille d'interprétation médicale tout simplement parce que pour l'instant la médecine n'a pas mieux à proposer. Dans le cas d'une origine spirituelle du psychisme, nous ne pouvons plus définir le cadre. Les explorateurs de ce monde ne peuvent pas être scientifiques. »

 

 Pim van Lommel, en réponse au très septique Michael Shermer, fait référence aux échanges continus d'information par le moyen de champs électromagnétiques pour la radio, télévision, ordinateur portable, téléphone mobile : « Nous ne sommes pas conscients de la quantité innombrable de ces champs électromagnétiques. Nous en devenons conscients uniquement lorsque nous utilisons notre ordinateur portable ou notre téléphone mobile. Ce que nous reçevons n'est pas à l'intérieur de l'instrument, ni dans les composants, mais grâce au récepteur à partir duquel les champs électromagnétiques deviennent observables à nos sens et par conséquent que la perception devient possible à notre conscience. Et si nous éteignons le poste de télévision, la réception disparait, mais la transmission continue. L'information transmise reste présente dans les champs électromagnétiques. La connexion a été interrompue mais n'a pas disparue et peut encore être reçue partout en utilisant un autre poste de télévision. »

 

  Notre cerveau ne serait-il qu'un poste récepteur d'ondes électromagnétiques transformant ces dernières en images et sons?

 

 Pour Pim van Lommel, l'hypothèse ne fait aucun doute. Il l'exposera une nouvelle fois lors du colloque de 2006 : « les champs d'information de notre conscience, constitués d'ondes, sont enracinés dans l'espace de phase, dans une dimension invisible sans temps ni espace, et sont présents autour de, et à travers nous, pénétrant notre corps. Ils deviennent accessibles à notre conscience vigile seulement par l'intermédiaire du cerveau sous forme de champs électromagnétiques mesurables et changeants. »

 

 Il est clair que lorsque le fonctionnement cérébral est altéré, la capacité de réception est perdue. Des personnes peuvent à ce moment là faire l'expérience de leur conscience en dehors du corps avec une attention, une perception bien particulière. Les barrières spatio-temporelles évanouies, l'expérimentateur n'est plus limité dans l'espace ni le temps. Il pourra même entrer en contact avec les champs de conscience de proches décédés.

 

 Il est clair que ces phénomènes ne peuvent se réduire à la simple hypothèse d'une asphyxie momentanée de population localisée de neurones ( gyrus angulaire). Aucun modèle scientifique ne pourra expliquer la vision de son propre corps en un point situé à l'extérieur de celui-ci. De même il lui sera impossible de définir les modalités pour qu'un individu puisse passer d'une pièce à une autre, voire sortir en dehors d'un établissement hospitalier, sans aucun lien physique avec son corps.

 

 Bruce GREYSON * écrivit: « La NDE mérite l'attention des scientifiques et du public, non pas nécessairement pour ce qu'elle nous révèle sur la nature de la mort, mais pour ce qu'elle nous apprend sur la valeur de la vie. »

 

 De plus en plus d' ouvrages traitent du sujet et les histoires vécues renforcent la crédibilité de l'expérience d'autant plus si des auteurs comme Philippe LABRO (« la traversée », Ed. Gallimard, 1996), Dominique BROMBERGER (« un aller-retour », Ed. R.Laffont, 2004), Philippe RAGUENEAU (« l'autre côté de la vie », Ed. Le Rocher , 1995) s'associent à tous ces témoignages.

 

 A la fin de son ouvrage « L'après-vie existe »*, l'anesthésiste-réanimateur J-Jacques CHARBONNIER cite un de ses confrères, le Dr. GOREN GRIP: «  En comprenant le corps humain, les médecins pensent en avoir acquis la totale maîtrise. Mais qu'apparaisse quelque chose qu'ils ne peuvent expliquer et c'est toute leur vue du monde qui menace de s'effondrer. Voilà pourquoi tant de médecins plaisantent des expériences spirituelles : en réalité, elles leur font peur. »

 

 A suivre !

* Moody Raymond, 'la vie après la vie', j'ai lu 1980.

* Maurer Daniel, 'les expériences de mort imminente', édition du rocher, 2005.
* Morzelle Jean, 'témoignages d'éternité', aquarius, 2003.
* Blanke Olaf, Science et Vie n°1067, aout 2006, page54.
* Bremond Alain, quelle attitude scientifique?, http://www.paranormal-info.com
* Greyson Bruce, la mort transfigurée', l'âge du verseau, 1992.
* Charbonnier J-Jacques, 'l'après-vie existe', C.L.C Edition, 2006.
*K. Ring, Sur la Frontière de la Vie, Ed. R. Laffont, 1982.
*K. Ring, En Route Pour Oméga, Ed. R. Laffont, 1991.
*P. Van Eersel, La Source Noire, Ed. Grasset, 1986.
*J. P. Thenot, Les sorciers Face à la Science, Ed. du Rocher, 2004.
*P. Ragueneau, l'Autre Côté de la Vie, Ed. du Rocher, 1995.
*M. Decker, la Vie de l'Autre Côté, Ed. Presses du Chatelet, 2004.

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