Le Monde des Insectes

 « La fourmi est un animal social, omniprésent et dont l'espèce est dominante dans la nature :

 

 *social car vivant en communauté, (comme l'abeille, le termite, les grands singes et …l'Homme), de 4 à plusieurs millions d'individus.

*omniprésent car on retrouve des fourmis du cercle polaire à la Terre de Feu,

 

 *dominant car elles se comptent par milliards à la surface du globe et on a calculé qu'elles représentent 10% de la biomasse animale totale : sur le littoral méditerranéen, on compte 200 millions d'ouvrières de la fourmi d’Argentine à l'hectare, pour 130 000 reines.

 

 *Les sociétés de fourmis sont matriarcales car formées uniquement de femelles, sauf au moment de la reproduction où apparaissent des mâles. Ces femelles se répartissent les tâches : il y a division du travail, notamment au niveau de la reproduction : aux reines la reproduction, aux ouvrières le fonctionnement de la communauté. Une particularité des fourmis est l’existence d’une trophallaxie ou capacité d'échanger de la nourriture entre deux ouvrières dont l'une est restée au nid. Les différences morphologiques permettent la division du travail.

 

 *Prenons pour exemple le cas des fourmis champignonnistes vivant en symbiose avec des champignons dont elles utilisent la capacité de dégradation des polyoses des feuilles de végétaux en sucres simples : il y aura les "spécialistes" de la récolte des feuilles, celles qui découperont les feuilles tombées à terre en fragments, les convoyeuses assurant le transport des débris vers la fourmilière, les broyeuses réduisant les

fragments en bouillie sur laquelle se développeront les champignons, et, enfin, les fourmis protectrices éloignant les parasites qui cherchent à pondre sur les fourmis convoyeuses. 

 

 *La fourmilière elle-même est énorme, plus de 15 m3 de terre sont excavés. Elle comporte des chambres de culture des champignons dans lesquelles sont ménagées des cheminées d'aération permettant une régulation de la température et de l'humidité. D'autres chambres servent de dépotoirs pour les déchets de culture. L’humidité qui règne dans les chambres de culture est propice au développement de bactéries et de champignons parasites. Aussi, les ouvrières jardinières ont établi une symbiose avec des bactéries filamenteuses qui produisent des substances antimicrobiennes et antifongiques protégeant le champignon symbiotique.

 

 *Les fourmis champignonnistes ne sont pas les seules à utiliser les antibiotiques : toutes les espèces de fourmis possèdent des glandes thoraciques productrices de substances antibactériennes qui protègent leurs larves. Quant aux fourmis des bois, elles ramènent au nid des fragments de résine dont les terpènes sont aussi des antibiotiques

*Une autre forme de symbiose est représentée par l'association fourmi-puceron. Les fourmis profitent du miellat excrété par les pucerons et en échange protègent ces derniers de leurs prédateurs.

   *Les fourmis légionnaires présentent une autre forme de division du travail. Cette spécialisation conduit à des différences

morphologiques entre reine et ouvrières, mais aussi entre les ouvrières elles-même. Les tailles différentes vont correspondre à des fonctions différentes. Ces fourmis, en déplacement perpétuel, ne font pas de nids mais "bivouaquent" en formant une masse compacte autour de leur reine. Celle-ci va pondre pendant 20 jours,

période pendant laquelle le bivouac reste en place et la colonie envoie des colonnes de chasse dans une direction différente chaque jour. Ce sont de redoutables prédateurs capables de nettoyer un poulailler, voire de s'attaquer à un lion, (du zoo de Brazzaville selon la légende !)

 

 *Les fourmis coopèrent entre elles : chez la fourmi tisserande, plusieurs ouvrières se sont associées pour rapprocher

les bords de la feuille et construire le nid en utilisant la soie produite par les larves. Plusieurs espèces tropicales vivent en symbiose avec des arbres qui leur fournissent à la fois logement et nourriture. En échange, des fourmis vont se mettre en embuscade pour éliminer les chenilles, (et non les papillons !), s'attaquant aux feuilles. Les mandibules constituent parfois un piège étonnant. Les soies tactiles dont elles sont porteuses déclenchent leur fermeture à la vitesse foudroyante de 0,13 milliseconde

 

 *Les fourmis esclavagistes, totalement incapables d'élever leurs larves, vont piller une fourmilière voisine dont elles rapporteront les cocons entre leurs mandibules de forme spéciale. Les cocons donneront des ouvrières esclaves qui accomplissent toutes les tâches de la fourmilière de leur « maître ».

 

 *Les fourmis communiquent entre elles !

 

 Elles sont équipées d'une quinzaine de glandes situées principalement dans la tête et dans l’abdomen et qui excrètent des

phéromones de différente nature.

 

 Les phéromones de piste indiquent l'itinéraire à suivre de et vers la fourmilière, mais donnent aussi des informations qualitatives, (nature de la cible) et quantitatives, (taille de la cible).

 

 Les phéromones d'alarme, selon leur composition, vont mobiliser les compagnes et signaler la nature, le lieu et l'intensité du danger.

Les phéromones de reconnaissance servent à distinguer les fourmis du nid des fourmis étrangères donc ennemies.

 

 Peut-on alors trouver des points de convergence ou de divergence avec différents types de société ?

 

Extrait de l'ouvrage de Luc Passera « Le Monde extraordinaire des Fourmis », Ed. Fayard, 2008.

 

 Vous allez découvrir à présent, des images extraordinaires commentées par l'entomologiste Bert Hölldobler, dont les recherches sur les fourmis font autorité dans le monde entier.

 

 Pour la première fois ont pu être filmées les évolutions aquatiques de la fourmi Camponotus récemment découverte à Bornéo, la seule au monde capable de nager et de plonger. Autres images impressionnantes, tournées en Argentine : celles d'une gigantesque fourmilière, avec un réseau de galeries, de couveuses et de grottes s'étendant sur plus de 50 m² et jusqu'à 8 m sous terre.

 

 Bert Hölldobler a par ailleurs ouvert son laboratoire où sont mesurées les incroyables performances des fourmis...


L'organisation secrète des fourmis 1 par gazobu

L'organisation secrète des fourmis 2 par gazobu

L'organisation secrète des fourmis 3 par gazobu

« Ici, tout est science-fiction. Pour se reproduire, tous les moyens sont bons et l'on vit autant pour manger que pour éviter de l'être. Des armées gigantesques sèment la terreur sur leur passage. Pour se défendre, on construit des châteaux de terre ou de bois, on se tricote des gilets de soie et de brindilles, on fait même usage de la drogue. Pourtant, ici est là, certaines espèces se lient d'amitié et se rendent mutuellement de grands services. Dans la jungle d'Afrique, les petites bêtes sont d'une autre planète, elles possèdent en elles les mystères d'une création antérieure à la notre... »

 En France, aux bord de la méditerranée, une espèce de fourmis menace les espèces autochtones.

 

 Une lutte sans merci pour les territoires et la nourriture se livre entre les fourmis d'Argentine, toutes petites, qui colonisent actuellement la zone littorale méditerranéenne.

 

 Quant un commando de fourmis d'Argentine passe à l'attaque d'une colonie de fourmis noires, l'issue n'est pas celle qu'on croit.

 

 En effet, le nombre et la pugnacité des petites fourmis rousses d'Argentine (Linepithema humile) leur permet de prendre le dessus sur les fourmis indigène. La Provence est actuellement un front de bataille entre les différentes espèces de fourmis qui subissent l'assaut de cette espèce invasive.

 

 Les fourmis moissonneuses transportent les premières récoltes à l'intérieur de la fourmilière. Chaque espèce joue un petit rôle qui se révèle crucial pour l'écosystème.

 

 Dans toute l'Europe, les scientifiques scrutent anxieusement les colonies des fourmis et sonnent l'alarme pour attirer l'attention sur l'invasion de la fourmi d'Argentine.
En effet, cette espèce a pour particularité de ne pas cohabiter avec les autres espèces provençales qu'elles éliminent.

 

 Dans certaines zones, l'infestation du bassin méditerranéen par les fourmis rousses en provenance d'Argentine a déjà entraîné l'éradication des espèces indigènes.

 

 Dans la forêt de Ceyreste, en Provence, l'extension est en pleine explosion et les fourmis argentines, qui ont pour particularité de s'entendre entre colonies différentes et qui ont plusieurs reines pour faire croître le nombre d'individus, sont en train d'envahir la forêt sous l'oeil attentif des biologistes.

 

 Le fait d'avoir plusieurs reines rend également l'éradication de ces envahisseurs totalement impossible une fois qu'elles sont installées sur un territoire.

 

 Pour conquérir de nouveaux endroits, les fourmis argentines s'attaquent aux reines des espèces autochtones et vont même jusqu'à collaborer entre plusieurs nids de fourmis rousses argentines.

 

 C'est en Corse que se portent les espoirs avec la fourmi Tapinoma qui semble résister à l'invasion bien qu'elle ne soit pas capable de reconquérir des territoires conquis par les fourmis argentines.

 

 ce documentaires animalier qui évoque la vie des fourmis en Provence a été diffusé sur Arte le dimanche 16 décembre 2012.

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