Le Monde selon...FLEURY

« Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut. » René Descartes.

 Pour Fleury, les lois de la physique prédéterminent l'évolution de la forme de chaque espèce.

 

 En s 'appuyant sur les travaux d'Arcy-Thomson qui avait démontré comment passer d'un poisson à l'autre à l'aide de simples transformations géométriques, Fleury nous présente sa vision de l'émergence du plan d'organisation des animaux, et de son évolution.

Fleury sous-tend que le plan moderne des animaux modernes (des tétrapodes en particuliers) est apparu extrêmement rapidement en l'espace de quelques générations. En se servant des récentes avancées en physique, sa théorie est principalement mécanique : il propose de voir l'embryon comme une espèce de "pâte" plastique. A l'intérieur de cette "pâte", ce sont les flots de cellules, les mouvements qui créent les structures du corps. Le sens même de l'évolution serait gravé dans le corps des êtres vivants, dans le champs d'orientation des cellules, ce qui expliquerait le passage progressif d'animaux ronds aux animaux à quatre pattes que nous connaissons.

 

 « En fait, la matière biologique, à un stade très précoce, est peu organisée (sorte de gelée), mais sous l'effet des forces, elle s'organise en suivant les directions de tension et de contraction. Cette organisation est de plus en plus 'gravée' dans le tissu en sorte qu'il devient de plus en plus difficile de la modifier. » nous dit Fleury.

 

 Les cellules adoptent donc une configuration de direction de croissance et d'alignement. Fleury nous explique qu'à partir d'un embryon rond, deux flots de cellules allant dans des directions opposées se heurtent de plein fouet, cintrant l'embryon en forme de 8, créant une fissure dans lequel le flot de cellules s'engouffre (futur axe tête queue), et formant du coup quatre "tourbillons", deux pour les "fesses" et deux pour les "épaules".

 

 « Les forces en présence en biologie sont de deux sortes : des sources de pression et des sources de mouvement. Les déformations qui résultent de ces deux types de forces diffèrent : dans un cas, ce sont plutôt des gonflements (dilatations), dans l'autre, des enroulements (en tourbillon). Gonflements et enroulements peuvent engendrer par ailleurs des plis s'enroulant eux-mêmes. Ces plis seront tantôt des pétales, tantôt des bras, tantôt des ailes, selon le système considéré. En tout état de cause, je suis un bébé humain plutôt dilaté (car entre l'enfant et l'adulte, la plupart des divisions cellulaires ont lieu par gonflements) et un bébé singe plutôt enroulé (car au cours de l'évolution, le mouvement de rotation de la tête « en rond de fumée » s'est accentué)».

 

 Ce schéma d'organisation aurait pu apparaître très vite au cours de l'évolution : il suffit de "déclencher" deux flots de cellules, et la mécanique fait le reste pour créer le plan de base. A partir de là, des bourgeons de tête, de queue et de membres sont créés, qui ont pu ensuite se spécialiser de plus en plus, se structurer au cours de l'évolution. Ce plan très contraint impose donc un cadre très strict à l'évolution.

 Pour Fleury, le domaine des animaux possibles serait extrêmement limité et les caractéristiques tels que : allongé, avec une queue derrière, une tête à l'avant, un tube creux à l'intérieur, des nageoires ou pattes qui battent comme il faut pour que l'animal avance (brisure de symétrie induite par l'enroulement) seraient une conséquence physique du phénomène. Évidemment, [il] faut des molécules pour faire tout ça, mais le résultat est automatique "de même" que la plupart des troncs d'arbres sont cylindriques malgré les différences génétiques.

 

 Pour Fleury, l'idée qu'un gène est associé à une partie du corps donné, et qu'il y a autant de gènes que de structures est un"trompe-l'œil moléculaire". A la théorie du "tout" génétique, Fleury oppose un "presque tout" mécanique. L'homme évoluerait naturellement par le "prolongement" de tous ses mouvements tourbillonnaires.

 

 Voilà résumée sa théorie de l'évolution, une fois le plan des tétrapodes fixé : le sens des tourbillons impose naturellement un axe antéro postérieur car il fixe des articulations opposées entre les coudes et les genoux, et donc un sens de déplacement privilégié de l'animal. A l'avant, il est donc très favorable de développer une "tête" chargée d'absorber la nourriture, et donc acquérant peu à peu les facultés de perception et d'analyse (bref une bouche, des yeux, des oreilles et un cerveau). Des tourbillons plus développés au niveau des membres impliquent la bipédie, des tourbillons plus importants au niveau de la tête entraîne son grossissement, un aplatissement et un agrandissement du front au détriment de la mâchoire qui recule, ainsi que le recul du sphénoïde.

« L'idée nouvelle, cruciale que je souhaite apporter : la carte d'orientation des cellules, en quelque sorte la trame de la matière vivante, qu'on appelle à bon escient un tissu, contient réellement des instructions pour le positionnement des cellules, mais aussi pour l'évolution de la structure, dans son ensemble. Cette carte est congruente avec la carte des champs de forces.// En fait la matière biologique, à un stade très précoce, est peu organisée (sorte de gelée), mais sous l'effet des forces, elle s'organise en suivant les directions de tension et de contraction. Cette organisation est de plus en plus « gravée » dans le tissu, en sorte qu'il devient de plus en plus difficile de la modifier. »

 " De l'Oeuf à l'éternité ", Vincent Fleury, Ed. Flammarion, 2006.

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