HYPNOSE

  « Dans le monde entier, il n'y a aucun cadre dans lequel nous puissions trouver la conscience au pluriel. C'est simplement quelque chose que nous construisons en raison de la pluralité spatio-temporelle des humains, mais cette construction est fausse. les consciences propres aux individus sont numériquement identiques entre elles et avec ce Soi qu'elles forment sur un plan plus élevé. » Erwin Schrödinger.

 

 « Etat modifié de conscience transitoire et artificiel provoqué par la suggestion d'une autre personne, l'hypnotiseur, caractérisé par une susceptibilité accrue à l'influence de ce dernier et un amoindrissement de la réceptivité aux autres influences ».

 

 Le mot « hypnotism » a été crée en 1845 par un chirurgien écossais, James Braid. Mais ce n'est que dans la deuxième moitié du 19ème siècle que deux écoles mettent en avant le phénomène : l'école de la Salpêtrière avec Charcot et l'école de Nancy avec Liébeault et Bernheim.

 

 Pour le premier, l'état hypnotique n'est que d'ordre pathologique, une simple composante hystérique. Pour les seconds, le phénomène psychologique est purement naturel.

 

 Mais l'image même de l'hypnose auprès du grand public restera longtemps une entrave au développement de son fabuleux potentiel autant d'un point de vue thérapeutique que dans celui de l'expression d'une faculté paranormale pouvant mettre en avant la survie de la conscience.

 

 De nos jours les scientifiques même ne remettent plus en cause ce fameux pouvoir de l'esprit sur le corps : l'hypnose devient peu à peu un outil majeur dans le milieu médical. « l'hypnose permet de diviser par cinq les doses d'anesthésiques utilisés au cours d'une opération »  précise cette anesthésiste du CHU de Liège. Dans cet unité chirurgicale des milliers de patients ont eu recours à cette nouvelle forme d'anesthésie et nous n'en sommes qu'aux prémices.

 

 Des psychothérapeutes aux dentistes, des médecins aux infirmières, une nouvelle approche se dessine.

 

 Atténuer de très grandes souffrances physiques est possible juste en immergeant le patient dans un univers... en 3D !

 

 Créer un état modifié de conscience en plongeant une personne gravement brûlée au 3ème degré dans un univers glacé en trois dimensions à l'aide d'un masque de simulation virtuelle : voilà ce qu'a réalisé le neuropsychologue Hoffman en 2000 dans le service des grands brûlés de l'hôpital américain de Seattle.

 

 Les résultats sont sans appel : sur une échelle de douleur allant de 0 à 100, le patient pointa un 38 alors qu'avec les seuls antalgiques le résultat oscillait entre 90 et 100 ! Mieux, l'effet bénéfique ne diminue pas avec le temps : lorsque le recours à la réalité virtuelle devient quotidien, l'atténuation de la douleur perdure. Ce principe est tout simplement basé sur celui de l'autohypnose permettant ainsi de dissocier la personne comme si sa conscience pouvait sortir de son corps. Une conscience hors du corps.

 

 L'hypnose peut donc nous fournir des éléments de réponse sur l'existence ou non d'une conscience hors de notre corps.

 

 Et il semble qu'il n'existe presque aucune limite à ce que nous pouvons faire faire à notre corps si nous y appliquons notre esprit.

 

 Et comme le souligne Lyall Watson, en réponse aux adversaires farouches de la pratique : « les effets répertoriés pourraient parfaitement n'avoir pas été provoqués par l'hypnose ; mais la discussion est assez vaine et finit par dissimuler quelque chose de fort important : qu'il soit provoqué par ce que l'on nomme « hypnose » ou par ce que d'autres préfèrent considérer comme de la simple « suggestion », le fait subsiste que toutes ces fonctions corporelles, normalement gouvernées par le système nerveux autonome et sur quoi nous n'avons point de prise consciente, sont accessible à des influences extérieures. Quelque puisse être le processus, il présente une énorme signification biologique et nous fournit notre premier contact direct avec l'insaisissable inconscient ».

 

 Toute personne pratiquant l'hypnose est à même d'en mesurer l'incroyable potentiel et la multitude des possibilités qu'elle leur offre semble quasiment sans limites.

 

 La pratique des régressions est un des domaines très controversé : par l'intermédiaire d'un hypnotiseur, nous pratiquons une réminiscence, c'est-à-dire un retour dans le passé sur une personne. Ce retour peut s'effectuer bien au-delà de la naissance : certains y verront une vie antérieure, d'autres l'accès vers un inconscient collectif.

 

 L'idée semble surréaliste, mais tout à fait applicable. Des milliers d' expériences ont été réalisées, suivies pour une partie par des psychiatres. Citons parmi eux le grand psychiatre anglais sir Alexander Cannon qui écrit : « Pendant des années, la théorie de la réincarnation fut pour moi un cauchemar, et je fis de mon mieux pour la réfuter. J'en vins même à discuter avec mes sujets en état d'hypnose pour leur démontrer qu'ils racontaient des folies.

 

 Cependant, au fur et à mesure que mes sujets, l'un après l'autre, s'obstinaient à me raconter la même histoire, malgré leur convictions diverses et variées, je finis par arriver, après avoir examiné plus d'un millier de cas, à être forcé de reconnaître que la réincarnation existait bel et bien ».

 

 Une infinité de chercheurs se sont penchés sur la question et ont obtenu des résultats totalement similaires. Nous pourrions citer, pour argumenter nos propos, l' extraordinaire témoignage de Morey Bernstein dans « A la recherche de Bridey Murphy ».

 

 Il s'agit donc d'une expérience réalisée en plusieurs étapes en 1952 aux États-Unis, sur une jeune femme Ruth Simmons âgée alors de 29 ans. Morey Bernstein réussit a, selon son expression, faire « sauter le pas » à son sujet, vers une période précédent la naissance.

 

 A l'époque déjà, un grand nombre de médecins, ingénieurs, pasteurs et autres, s'adonnaient à ce genre de recherches. Les expériences de retour à des souvenirs d'avant la naissance chez Ruth Simmons furent édifiantes. Le récit relate, au cours de six séances enregistrées, jusqu'en octobre 1953, la rencontre avec cette « personne » de 150 années plus agée que Ruth : Bridey Murphy. Nous savons dés le départ de l'entretien que Bridey était une jeune femme irlandaise habitant à Cork, près de Belfast. Elle était mariée à Brian, un jeune avocat. Toute une vie journalière vécue donc il y a plus d'un siècle et demi, renaît par l'intermédiaire d'une jeune femme endormie. Les séances se passaient aux États-Unis et aucun des protagonistes n'avaient voyagé en dehors du pays.

 

 Les déclarations de Ruth seront corroborées, une à une sur place, en Irlande, par des personnes étrangères à la question tels que : hommes de loi, bibliothécaires.

 

 Les investigations furent très difficiles du fait de la non tenue de certains registres, de la disparition de commerces, des expressions particulières de langage de l'époque. Mais il n'y avait aucun doute sur la véracité des propos de Ruth, comme le précise l'un des éminents auditeurs de l'expérience : « à mon avis, toute explication autre devrait englober la combinaison fantastique de recherches coûteuses et compliquées, de cabotinage d'une perfection achevée, de coïncidences extraordinaires, auxquels s'ajoute la fraude et la collusion. La réalisation d'une telle combinaison frise l'impossible ».

 

 L'élément novateur de l'expérience, comme le souligne l'auteur, réside bien dans la démarche effectuée. L'humanité s'est évertuée de tous temps à vouloir prouver l'existence d'une survie de conscience après la mort. Dans ce cas précis, les recherches peuvent prendre une tout autre dimension : nous partons d'un être vivant et conscient qui témoigne de son passé ou de celui d'une autre personne, d'une information dans tous les cas.

 

 S'appuyant sur la mémoire d'avant sa naissance, l'approche traditionnelle voulant établir une communication après la mort, est écartée. Les principes sont inversés et bien plus concrets et démonstratifs.

 

 Mais pourquoi donc ne conservons-nous pas un semblant de souvenirs de ces vies antérieures ? La plupart des personnes s'intéressant au sujet s'accordent à dire qu'il s'agit là d'une « déprogrammation » provoquée par l'entourage du nouveau-né.

 

 Et nous entrons là, tout naturellement, dans le deuxième phénomène précité : les réminiscences de vies antérieures chez les jeunes enfants.

 

 Le cerveau du nourrisson constitue une page blanche très vite imprégnée par les expériences extérieures.

 

 Les réminiscences de notre passé pourraient avoir lieu. Mais notre société (surtout occidentale) efface cette singularité au profit d'un formatage organisé.

 

 Dès le début, l'enfant construit un système de communication basé sur l'information qu'il emmagasine sur une 'carte' théorique du monde observé et structuré par ses proches. Cette « suggestion » d'un monde ou tout s'explique uniquement par le vécu et l'approche rationnelle de la vie, finit par porter ses fruits. Les pédopsychiatres insistent à juste titre sur le fait que tout se joue durant les trois premières années de l'existence.

 

 On pourrait préciser que nous « jouons » à leur place, que nous créons leur monde à l'image de certains manipulateurs. Mais « l'opinion générale », nous dit Bernstein, « semble être que, bien que nous ne nous souvenions pas de détails spécifiques de notre existence passée, nous en conserverons cependant des impressions, des tendances, des talents et des dispositions, qui nous empêchent de répéter des erreurs déjà commises et nous guident dans le processus éternel de l'évolution ».

Un écrivain disait : « Le papillon ne se souvient certainement pas de sa vie de chenille ; mais ce manque de mémoire ne change rien au fait et ne modifie pas son identité ».

 

 Il arrive cependant que certains enfants réagissent de façon plus marquée. Ils sont plus imprégnés par ce passé encore présent. De nombreux cas peuvent être reportés comme témoignage, et nous n'en citerons qu'un, le plus connu certes, mais un des plus caractéristiques. Il est inutile de vous préciser à nouveau que les faits suivants ne peuvent faire l'objet d'aucun dénigrement et que la vérité est forcement, ici, incontestable.

 

 Nous nous permettrons de recopier les faits décrits par Mathieu Ricard dans l'excellent livre « L'infini dans la paume de la main » : « Shanti Devi naît en inde, à Delhi, en 1926. Vers l'âge de quatre ans elle commence à tenir à ses parents des propos étranges. Elle leur dit que sa vraie maison est dans la ville de Mathura où vit son mari. D'abord amusés, les parents ne tardent pas à s'inquiéter de sa santé mentale. Shanti Devi est pourtant intelligente et d'un caractère aimable. Pendant deux ans elle maintient ses affirmations, ce qui les agace de plus en plus. A l'âge de six ans elle s'échappe et tente en vain de gagner à pied Mathura, qui se trouve à 150 kilomètres de Delhi. Un jour, elle explique à l'une de ses compagnes de classe qu'elle ne s'appelle pas Shanti Devi, mais Ludgi Devi, qu'elle est mariée, qu'elle a même eu un enfant dont elle n'a pu s'occuper, car elle est morte dix jours après son accouchement. Toute l'école se moque d'elle. Elle fond en larmes et s'enfuit. Désespérée elle erre longtemps et finit par arriver près d'un temple. Là, elle raconte toute son histoire à une femme qui essaie de la consoler. Chez elle, c'est l'affolement. Son père part à sa recherche et finit par la trouver. Cette fois, il semble ébranlé par la détermination de la fillette. Pourtant, pendant les deux années suivantes, il ne se passe rien. Shanti Devi se replie sur elle-même.

 

 Finalement, intrigués par tout ce qu'on raconte sur cette enfant par ailleurs sage et studieuse, son professeur et le directeur de son école rendent visite à ses parents pour tenter de tirer l'affaire au clair. Ils interrogent longuement la fillette qui répond posément et avec assurance à leurs questions. Elle décrit la vie qu'elle menait à Mathura avec son mari commerçant, et affirme qu'elle pourra reconnaître sans difficulté les personnes et les lieux. Dans la conversation, elle emploie constamment des mots du dialecte de Mathura que personne ne parle, ni dans sa famille, ni à l' école. Les professeurs insistent pour connaître le patronyme de son mari. Il est indécent pour une femme indienne de prononcer le nom de son mari. Honteuse, Shanti DEVI hésite, se cache le visage dans les mains et finit par murmurer : « Kedar Nath». Malgré les réticences des parents qui préfèreraient que l'on oublie tout cela, le directeur fait faire une enquête à Mathura. On trouve effectivement un commerçant du nom de Kedar Nath. Le directeur de l'école lui écrit, et quelques semaines après, il reçoit une réponse. Interloqué, le négociant confirme que, neuf ans plus tôt, sa femme est morte dix jours après avoir mis leur fils au monde. Il désire bien sûr en savoir plus, mais quelque peu méfiant, commence par envoyer un cousin à Delhi. La petite fille reconnaît immédiatement cet homme qu'elle n'a jamais vu, l'accueille chaleureusement, lui dit qu'il a grossi, s'attriste de le voir toujours célibataire et lui pose toutes sortes de questions. Arrivé avec la conviction qu'il allait démasquer une imposture, le cousin, stupéfait, transpire à grosses gouttes. Il se met aussi à questionner la fillette mais la supplie bientôt de se taire, car elle commence à raconter avec précision comment, en l'absence de son mari, il lui a un jour fait la cour. « Ludgi Devi était la femme la plus merveilleuse du monde, c'était une sainte femme ! » s'exclame alors le cousin. Elle lui demande ensuite des nouvelles de son fils.

 

 Quand on lui rapporte ces évènements, Kedar Nath manque de s'évanouir. Il décide de se rendre à Delhi avec son fils, mais aussi son frère pour lequel il veut se faire passer. Peine perdue ; à peine a-t-il décliné sa fausse identité que Shanti Devi s'exclame : « tu n'es pas mon jeth (beau-frère en dialecte de Mathura), tu es mon mari et elle se blottit en pleurant dans ses bras. Lorsque le fils, qui a presque l'âge de la fillette, pénètre dans la pièce, elle l'embrasse comme une mère. Tous les témoins qui observent cette scène sont médusés. La discussion continue de plus en plus précise. Shanti Devi demande à Kedar Nath s'il a respecté la promesse qu'il lui avait faite sur son lit de mort de ne pas se remarier. Elle lui pardonne quand il lui avoue avoir pris une autre femme. Kedar Nath reste plusieurs jours à Delhi et pose mille questions à Shanti Devi qui y répond avec les détails les plus déconcertants. Il repart persuadé que Shanti Devi est bien la réincarnation de sa femme.

 

 Les choses n'en restent pas là. La rumeur se répand et, un jour, à la stupéfaction générale, Gandhi lui-même vient rendre visite à la fillette. Il est passionné par son cas. Shanti Devi lui confie, entre autres choses, que Ludgi Devi était très religieuse. En lui caressant paternellement les cheveux, Gandhi dit à l'enfant : « J'espère en savoir plus long quand tu seras à Mathura. Mes pensées bienveillantes t'accompagneront. Ce dont tu as besoin, c'est de la vérité. Ne t'éloigne jamais du chemin de la vérité, quoi qu'il t'en coûte. » Il envoie l'enfant à Mathura, accompagnée de ses parents, de trois notables respectés, d'avocats, de journalistes, et d'hommes d'affaires de haute réputation intellectuelle. Le 15 novembre 1935, le groupe arrive en gare de Mathura. Une foule s'est massée sur le quai pour les attendre. Immédiatement, l'enfant émerveille tout le monde en reconnaissant les membres de son «ex-famille». Elle se précipite vers un vieillard en s'écriant : « grand père ! » et lui demande des nouvelles de son basilic sacré.

 

 Le vieil homme n'en revient pas : avant de mourir, Ludgi Devi lui avait bien confié son basilic sacré. Puis elle conduit le cortège directement à sa maison. Pendant plusieurs jours, elle va reconnaître des dizaines de lieux et de personnes. Elle rencontre ses anciens parents qui sont bouleversés. Ses parents actuels sont très inquiets à l'idée qu'elle puisse ne pas rester avec eux. Déchirée, elle décide pourtant de repartir à Delhi. Au fur et à mesure qu'elle questionne son mari, elle découvre qu'il n'a tenu aucune des promesses qu'il lui avait faites sur son lit de mort. Il n'a même pas offert à Krishna, pour le salut de son âme, les cent cinquante roupies d'économies qu'elle avait dissimulées sous une lame de plancher. Cette cachette, seuls Ludgi Devi et son mari la connaissaient. Shanti Devi pardonne à Kedar Nath tous ses manquements, grandissant toujours d'avantage dans l'estime de ceux qui l' écoutent. La commission d'enquête des notables fit un travail sérieux, multipliant les recoupements et accumulant les faits. Elle décida que Shanti Devi était bien la réincarnation de Ludgi Devi.

 

 Shanti Devi vécut ensuite une vie modeste et resta célibataire, car elle avait promis à son mari de ne pas se remarier dans une vie future. Elle n'essaya jamais de tirer le moindre profit de sa célébrité et, après des études de lettres et de philosophie, se consacra à la prière et à la méditation. A la fin des années cinquante, elle accepta de raconter à nouveau son histoire. »

 

  Les exemples de réminiscences abondent et de nombreux cas sont répertoriés ou la supercherie et la coïncidence n'ont aucune légitimité. La conclusion de Mathieu Ricard semble bien appropriée : « Une théorie peut être totalement invalidée par une seule exception. La théorie qui affirmerait, par exemple, que « tous les cygnes sont blancs » peut être basée sur l'observation de milliers de cygnes sans que cela lui confère une valeur absolue. Elle peut être détruite par l'apparition d'un seul signe noir. Si l'on voulait nier avec certitude l'existence de vies successives, il faudrait non seulement pouvoir réfuter tous les témoignages dont on dispose, mais également démontrer l'impossibilité de la renaissance. L'idée qu'on puisse renaître de multiples fois est si étrangère à la culture occidentale que le simple fait d'évoquer ce genre de témoignage relève de la provocation et suscite fréquemment un rejet indigné. »

 

 

 

 Un autre exemple encore plus troublant et qui permettra de clore le chapitre est celui de Edgar Cayce.

 

 

 

 Pourquoi le cas de Cayce ne se trouve pas gravé dans les livres scolaires d'Histoire de nos enfants ? Comment se fait-il que tout un chacun ne connaisse pas l'histoire unique de ce personnage au même titre que celle de Napoléon I ou d'Albert Einstein ? Encore un mystère à l'occidental !

Pour Edgar Cayce tout commença lorsqu'un hypnotiseur ambulant passa dans sa ville et lui proposa ses services. Il avait alors 21 ans et à la suite d'une laryngite aigue avait perdu la voix. Il se soumit donc à plusieurs séances d'hypnose, durant lesquelles il pouvait reparler correctement.

Mais celles-ci terminées, la pathologie reprenait le dessus. L'hypnotiseur devant continuer son périple professionnel, laissa Cayce entre les mains d'un certain Al Layne, un amateur de la pratique. Ce dernier proposa à Cayce une tentative d'autodiagnostic de sa pathologie : pourquoi ne pourrait-il pas lui-même définir les causes de son handicap, puisque sous hypnose il arrivait à parler. La séance engagée, le résultat fut édifiant et voilà sa propre réponse : « Oui nous voyons le corps. Dans son état normal, il lui est impossible de parler, en vertu d'une paralysie partielle des muscles inférieurs des cordes vocales, produite par une contraction nerveuse. C'est une cause psychologique qui produit un effet physique. L'accélération de la circulation dans la région malade, par « suggestion », pendant que le patient est inconscient, pourrait la faire disparaître ».

Layne suggéra à son tour le traitement à Cayce toujours sous hypnose. Au bout de quelques minutes Cayce déclara : « C'est parfait maintenant. La guérison est opérée. Suggérez maintenant que la circulation redevienne normale et, ensuite réveillez le patient. »

 

 

 

 Le premier acte se termine en un heureux dénouement : après des mois de mutisme, Cayce parla à nouveau.

 

 

 

 Layne n'avait alors qu'un seul but : s'assurer que Cayce était en mesure de prodiguer des soins sur n'importe quelle personne. Malgré certaines réticences, Cayce accepta de réaliser d'autres séances, mais aux seules conditions qu'aucune rémunération ne soit versée et que les personnes « traitées » en fassent expressément la demande. Ainsi, des milliers de diagnostics furent établis, exprimés sous hypnose, en des termes purement médico-techniques et assortis de prescription et d'examens à réaliser.

 

 

 

 Il est nécessaire de préciser que Cayce est né en 1877, dans une ferme du Kentucky. Comme la plupart des enfants de l'époque, ce petit paysan catholique abandonna l'école de campagne en classe de troisième. Il partit à la ville, sa bible sous le bras pour gagner sa vie de petits métiers en petits métiers. Vous comprendrez donc l'incroyable dédoublement de personnalité. Et ceci n'est pas encore le plus extraordinaire !

 

 

 

 Par méthode de transe, Cayce pouvait à distance, sur simple renseignement du nom et du lieu d' habitation du consulté (et bien sûr sa présence effective) opérer un diagnostic et établir un traitement approprié. Aucun autre élément que ceux cités précédemment ne permettait de « guider » notre « médecin de service » sur la pathologie rencontrée.

 

 Le cas le plus étudié fut celui d'Aimée Dietrich. Cette enfant, dont le cerveau avait stoppé sa croissance depuis l'âge de deux ans suite à une grippe, subissait périodiquement des convulsions. Après avoir épuisé toute la panoplie médicale de spécialistes, les parents d'Aimée s'en remire aux mains de Cayce.

 

 Celui-ci détecta un cas de congestion de la base du cerveau. Il précisa qu'avant la grippe contractée par Aimée, il y eut un traumatisme lié à une chute de charrette et que les microbes s'y étaient installés. La mère se rappela effectivement de l' accident.

 

 Le traitement ostéopathique dura trois semaines, comme suggéré par Cayce. Le père d'Aimée déclara : « son cerveau commença à se dégager vers le huitième jour et, au bout de trois mois, elle était en parfaite santé et elle l'est encore à ce jour ».

 

 De nombreux médecins utilisèrent le don surnaturel de Cayce pour obtenir des réponses à des cas pathologiques insolubles. Quant aux « patients », il est inutile d' énumérer les qualificatifs de bienveillance décrivant l'homme, et pour certains leur sauveur .

 

 Durant sa vie, Cayce réalisa plus de 30000 consultations à caractère médical et sa grande renommée faisant, on lui proposa d'effectuer des consultations à titre spirituel : plus de 2500 expériences ont été consignées. Elles traitaient des vies antérieures. Cayce pouvait énumérer les précédentes réincarnations du sujet avec bien souvent des détails précis, dont la vérification ultérieure s'avérait exacte. Il pouvait même définir le côté psychologique commun à la lignée ( caractères, défauts physiques, .).

 

 Comme je l'ai déjà précisé, les cas traités ne peuvent faire l'objet d'aucune remise en cause. Nous ne sommes pas là pour énumérer les différentes preuves attestant l' authenticité des faits relatés. Elles ont été établies et pour les personnes désireuses d'approfondir le sujet, d'innombrables ouvrages ont été réalisés.

 

 Le très humble et sincère Cayce était lui-même, bien évidemment, le premier étonné de ses capacités. Il a éprouvé le besoin d'aider son prochain et sa démarche altruiste a bouleversé des dizaines de milliers de personnes du plus simple ouvrier au plus éminent responsable.

Il est d'ailleurs étonnant, pour celui qui se penche sur la question, de découvrir le nombre impressionnant de grands noms de l'Histoire, adeptes convaincus de la réincarnation. De grands penseurs, philosophes, écrivains, de toutes religions confondues, se sont de tous temps exprimés sur le sujet.

 

 La notion d' appartenance à une religion s'estompe là aussi d'elle-même. Il n'y aurait plus de caste, de sectarisme, de faux concepts élaborés au cours des temps par notre chère humanité : le principe de réincarnation est fédérateur, il a été accepté à l' origine par la plupart des grandes religions de l'histoire. L'idée d'une transmigration des âmes a fait beaucoup de chemin jusqu'à nos jours, même si les deux courants de pensée n'ont pas connu le même parcours.

 

 La pensée orientale a su calquer son mode de vie sur la spiritualité, tandis que la pensée occidentale a utilisé sa spiritualité pour améliorer son mode de vie (personne n'est parfait !). Il faudrait rajouter que les trois principales religions monothéistes (christianisme, islam, judaïsme) n'ont pas su, dans l'ensemble, évoluer en harmonie tant à l'intérieur de leur propre obédience que vis-à-vis d'autres confessions.

 

 Toujours est-il que la réincarnation demeure un sujet d'actualité permanent. Citons le philosophe allemand Schopenhauer pour qui le paradoxe occidental n'a pas de limite. «si un asiatique me demandait de définir l'Europe, je serais forcé de lui répondre ceci : c'est la partie du monde où règne cette inconcevable aberration que l'homme fut créé du néant et que sa naissance constitue sa première apparition dans la vie. »

Lorsque nous posons la question à Allan Kardec, éducateur et philosophe du 19°siècle, père du spiritisme : sera-t-il un jour possible de faire la preuve d'une réincarnation ? Sa réponse est sans ambiguïté : « Bien sur, dès que nous aurons compris le mécanisme de la réincarnation, et que nous saurons où chercher ses preuves. Pour l'instant, tout ce que nous pouvons faire, c'est rassembler des données solides. Les cas, notamment, des personnes ayant annoncé à l'avance leur retour et qui reviennent effectivement avec de fortes ressemblances avec leur incarnation précédente, avec des tâches de naissance correspondant exactement aux blessures antérieurement reçues, avec la connaissance de langues étrangères, avec des dons précoces qu'elles ne peuvent pas avoir reçu par héritage, etc. »

 

 Pour Kardec, ces souvenirs de vies précédentes sont dissimulés sous forme d'intuitions latentes au niveau du conscient : «Sans cette intuition d'acquis passés, l'homme devrait toujours recommencer son instruction à partir de rien ».

 

 Voyage, voyage...

 

 

 

  Dans «  les jardins de Lumières », Amin Malouf nous écrit : « La vérité est une maîtresse exigeante : elle ne tolère aucune infidélité. Toute ta dévotion lui est due. Tous les moments de ta vie sont à elle. Est-ce bien la Vérité que tu cherches ?

- Rien d'autre !
- La désires-tu au point de tout quitter pour elle ? »

 *D. Maurer, L'Autre Réalité, Oxus, 2007.

*M. Ricard et T.X. Thuan, l'Infini dans la Pomme de la Main, Nil Ed., 000.
*M. Bernstein, A la Recherche de Bridey Murphy, Ed. R. Laffont, 1956.
*A. Kardec, le Livre des Esprits, Ed. J'ai Lu, 2005.
*J. Head et S.L. Cranston, le Livre de la Réincarnation, Ed. de Fanval, 1984.
*D. Koechlin de Bizemont, Edgar Cayce : la Mémoire Spirituelle de la Matière, Ed. du Rocher, 2004.
*I. Stevenson, Réincarnation et Biologie, Ed. Dervy, 2002.
*K. Chateigner, le Nouveau Livre des Esprits, Ed. A

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