Psychoévolution

« La règle absolue, celle de l’échange symbolique, est de rendre ce qui vous a été donné. Jamais moins, toujours plus.

La règle absolue de la pensée, c’est de rendre le monde tel qu’il nous a été donné - inintelligible - et si possible, un peu plus inintelligible. Un peu plus énigmatique. » Jean Baudrillard.

 La perception de ce monde est propre à chaque individu le peuplant. L’homme se tisse une toile avec les éléments perceptifs de son entourage, en fonction de la connaissance qu’il a du milieu, et se crée ainsi un support dans lequel il peut évoluer en toute sérénité.

 

 Mais l’erreur commise est de croire que ce monde, qu’il s’est créé de toute pièce, est le même pour tous les êtres vivants y résidant. Ces variations de perception sont encore plus flagrantes entre individus de différentes espèces. Nous l’avons déjà abordé ultérieurement : la perception visuelle ne donne qu’un minimum de renseignements sur le réel. L’ homme y attache beaucoup trop d’importance, ce qui l’éloigne d’une compréhension plus aboutie.

 

 Comme nous l’avons vu précédemment, le rayonnement visible ne constitue qu’une perception limitée par rapport à l’invisible : ultra violet, rayons X, rayons gamma, infra rouge, radio.

 

 Chaque forme vivante définit son propre espace-temps avec les sens qui lui sont préférentiellement attribués.

 

 Prenons l’exemple du retour au gîte chez l’abeille : « On déplace de deux mètres une ruche pendant que la plupart des abeilles sont parties. On voit alors que les abeilles se rassemblent en l’air où se trouvait auparavant l’entrée de leur gîte. Au bout de quelques minutes, les abeilles se détournent et volent vers leur ruche. Par la suite, on observa qu’en coupant les antennes de certaines abeilles, celles-ci se dirigeaient sans détour vers la ruche déplacée. Privées de ces dernières, elles s’orientent d’après les impressions optiques ». Leur mode de déplacement est donc basé sur des récepteurs présents dans leurs antennes qui leurs indiquent le chemin du retour plus sûrement que leur système visuel.

 

 Il en va tout autant des couleurs qui, bien qu’effectivement correspondant à des spectres différents, n’existent que dans la traduction, faite par notre cerveau, de l’information récoltée par notre organe de vision.

 

 La perception sensorielle est conditionnée, à la fois, par le corps et l’esprit.

 

 David Bohm nous rappelle que « pour voir l’œil doit passer par des mouvements rapides qui l’aident à dégager les éléments d’information d’une scène donnée. Les processus par lesquels ces éléments sont ensuite intégrés en une image complète, perçue de façon consciente, dépendent beaucoup, de la connaissance de l’individu et des hypothèses générales qu’il forme sur la nature de la réalité. Des expériences frappantes prouvent qu’en fait, le flux d’informations qui passe des niveaux supérieurs du cerveau aux zones où s’élaborent les images excède la quantité d’informations arrivant des yeux. En d’autre termes, ce que nous « voyons » est autant le produit de notre savoir antérieur que des données qui viennent d’être perçues ».

 

 L’observation n’est plus un acte passif : ce que nous percevons est en fait ce que nous en savons.

 L’homme ne se pose pas les bonnes questions au regard de la nature. Prenons l’exemple de Claude Gudin sur la métamorphose des plantes : « En Afrique du sud, la plante Stapelia nobilis prend l’aspect, la couleur et la puanteur de la viande en décomposition pour séduire une mouche particulière qui favorisera la dispersion du pollen. De même les plantes du genre lithops, imitent les cailloux en Afrique et diminuent leur risque d’être dévorées par les herbivores ».

 

 Comment une plante peut elle se métamorphoser, en copiant la nature ?

Qui ne connaît pas ces magnifiques papillons reproduisant sur leurs ailes des yeux de rapaces à la pupille brillante, leurre évident chassant leur propre prédateur : l’oiseau. La question est ici la même : comment un papillon peut- il « copier » la nature et selon quels principes ?

 

 Un élément pourrait toutefois nous fournir une première réponse : le darwinisme et sa sélection naturelle.  Ce concept très particulier est, selon les darwiniens, le « hasard couplé à la sélection naturelle ». En d’autres termes, dans une même espèce, seuls les individus les mieux adaptés à une situation donnée dans un milieu donné subsisteront.

Pour notre Kallima de Ceylan, l’explication risque tout de même d’être un peu juste : ce papillon imite à la perfection une feuille morte qui inclut aussi dans son imitation celle d’une espèce particulière de champignon ! (Le savant mycologue Roger Heim a même pu en déterminer la dénomination)

 

 L’imitation frôle même la perfection : couleur, nervures de la feuille, découpures irrégulières sur ses bords provoquées par divers habitants de la forêt. Un bacille attaque parfois le limbe de la feuille en dévorant la partie médiane en ne laissant qu’un épiderme supérieure transparent : ces « fenêtres » transparentes existent sur les feuilles.

 

 Dans ce cas de figure, le discours du darwinien prend toute sa valeur : plus le camouflage sera parfait, meilleurs seront les atouts de l’individu face à la sélection naturelle.

 

 Mais comment expliquer une telle perfection d’imitation ? La sélection naturelle n’est pas assez puissante pour nous donner La solution. En effet, comme nous l’explique Jean Staune, si la sélection naturelle était la seule explication valable comment se fait-il que se côtoient à la fois des Kallima avec et sans imitation de champignons ? Comment se fait-il que la première branche n’est pas supplantée la seconde au bénéfice d’un meilleur camouflage ?

 

 « Dans le cas du Kallima », nous dit Rémy Chauvin, « on pourrait alors admettre que la protection contre un prédateur éventuel est absolument parfaite. Mais ce n’est sans doute pas la bonne conclusion. Si aiguisée que soit la vision chez les oiseaux et les lézards qui pourraient s’intéresser au Kallima, de nombreuses expériences, répétons-le, ont néanmoins montré que la meilleure des protections consistait dans une imitation plus ou moins rudimentaire de la couleur des feuilles et surtout dans l’immobilité ! Le démiurge ici est allé beaucoup plus loin qu’il n’était nécessaire. Il a fait de l’Art pour l’Art, pourrait-on dire ».

 

 Ce que nous n’avons pas encore précisé dans le cas du Kallima est que cette fascinante imitation de feuille morte se trouve uniquement sur la face inférieure des ailes, la seule visible quand il est au repos, lorsqu’il replie ses ailes. Mais lorsqu’il vole, c’est la partie supérieure des ailes qui est visible, une partie qui elle, est des plus voyantes ! Jugez : de superbes zébrures rouge et bleue très visibles !

 

 Aucun oiseau ne cherche donc à attraper le Kallima au repos puisque, volant bien au-dessus du papillon, il suffit au volatile d’attendre que le Kallima vole pour le repérer facilement !

 

 Une imitation rudimentaire de feuille morte était bien suffisante. La ressemblance parfaite n’apportant rien de plus au Kallima, elle n’a pu être sélectionnée par la sélection naturelle.

 Pour Lamarck, « la fonction crée l’organe ». En d’autres termes si une girafe tire sur son cou pour aller se délecter de feuilles placées le plus haut possible alors, ses girafons auront un cou plus long !

 

 Pour les darwinistes, cette conception de l‘évolution est une hérésie et de nombreuses expériences peuvent en réfuter la véracité. Si vous marchez pieds nus toute votre vie, vous aurez les pieds calleux, mais vos enfants naîtront avec des pieds normaux. « La révolution de la biologie moléculaire a particulièrement fragilisé le lamarckisme », nous dit Jean Staune. « En effet, le dogme fondamental de cette discipline stipule que l’information évolue toujours dans un seul sens : ADN>ARN>Protéines.

 

 Pour inscrire le message ‘pieds calleux’ dans l’ADN de vos enfants, il faudrait qu’un message aille en sens inverse, des protéines des callosités de vos pieds vers votre ADN. // Néanmoins, certains travaux montrent que le dogme central de la biologie moléculaire se fissure quelque peu. Et cela non pas à cause de l’existence de l’enzyme de transcription inverse qu’utilise, entres autres, le virus du sida pour aller de l’ARN à l’ADN, mais parce que certaines mutations semblent se produire plus souvent si l’organisme dans lequel elles apparaissent se trouve dans un environnement où de telles mutations sont nécessaires à leur survie. Les mutations ne se produisent donc pas toujours au hasard ! D’autres travaux montreraient que le système immunitaire permettrait à des parents de transmettre à leurs enfants des immunités acquises au cours de leur vie. »

 

 Une multitude d’exemples peuvent renforcer cette idée selon laquelle le concept darwiniste ne semble plus être en mesure de répondre à toutes les questions essentielles de l’évolution.

 

 Le cas du phacochère est un de ces exemples. Cet animal se nourrit de racines qu’il déterre en s’agenouillant sur ses deux pattes avant. Bien évidemment des callosités se forment sur les deux genoux concernés. Et c’est au cours d’une analyse d’un de ces fœtus phacochères que des scientifiques découvrirent la présence de callosités avant la naissance.

 

 Pour un darwiniste, le scénario est trop beau : un petit phacochère a eu par hasard des callosités au bon endroit. Il a pu, dés son plus jeune âge s’agenouiller plus confortablement que ses congénères et donc bénéficier d’un avantage conséquent qui se répercutera sur sa propre descendance, plus forte et possédant une meilleure capacité à la reproduction.

 

 Qui peut encore croire à un tel scénario ?

 

 Posséder des callosités dès la naissance, quelques mois avant ses autres congénères, qui eux, les posséderont naturellement, sur le terrain, ferait basculer les capacités reproductrices d’un animal ?

Nous n’avons pas su définir un mode d’existence propre à la matière, mais nous savons qu’elle communique. Mais cet échange est il si exclusif qu’il y parait ?

 

 « La matière existe, puisqu’elle s’échange des informations » nous dit-on. La connaissance proprement dite ne commence dans les groupes que lorsqu’on communique et que l’on partage. Une mise en commun des informations détenues par chaque individu permet de libérer plus d’informations en vue d’établir une connaissance commune universelle.

 

 Les différentes formes d’ échanges d’informations entre agents communicant et raisonnant peuvent constituer une preuve d’existence même de la matière. Le langage utilisé pour la communication (vocal ou graphique) présente de multiples supports et les types de liaison qui s’opèrent, rationalisent le concept.

 

 Nous parlons ici d’échange d’informations en tant qu’accès à la connaissance, à la volonté d’améliorer le savoir que l’on a du savoir des autres. Mais l’exemple le plus démonstratif est bien celui de l’hérédité génétique : l’information et son support de matière, le vivant. L’ADN porte l’information et assure le contrôle de l’activité des cellules. Cette transmission des caractères génétiques d’ une génération aux suivantes caractérise parfaitement cette conception que l’information a besoin d’un support à la genèse même de la vie.

 

 Connaissez vous l’expérience de Mac Dougall à Harvard ? Sur une période de quinze ans, ce chercheur réalisa une expérience sur des dizaines de génération de souris. Le but fixé en était simple : étudier le comportement de ces dernières face à une épreuve physique et enregistrer l’évolution de leur apprentissage. L’expérience était la suivante : les rats, placés dans un réservoir d’eau, avaient deux accès possibles vers une éventuelle sortie : le premier était un tunnel éclairé où une décharge électrique accueillait le visiteur, le second était obscur mais offrait une sortie non douloureuse. Mac Dougall décrivait ainsi l’expérience :« Certains rats étaient immergés plus de 330 fois avant d’apprendre à éviter le passage illuminé. Le processus d’apprentissage atteignait de manière soudaine un point critique. L’animal présentait pendant longtemps une aversion marquée pour le passage illuminé, hésitant fréquemment devant lui, faisant demi-tour ou l’empruntant avec une précipitation désespérée. Mais n’ayant pas saisi la simple relation de corrélation constante entre la lumière et la décharge, il continuait à emprunter le passage éclairé aussi souvent, ou presque aussi souvent, que l’autre. Enfin il en arrivait à un point de son entraînement où il se détournait définitivement et résolument de la lumière, cherchait le passage obscur et s’y engageait tranquillement. A ce stade aucun animal ne commettait plus l’erreur d’emprunter le passage illuminé, ou seulement en des occasions exceptionnelles ». Il constata au fur et à mesure de l’expérience, une capacité a apprendre plus rapidement, mais le résultat le plut édifiant fut le suivant : « Les groupes de contrôle dérivés de la souche originale non entraînée en 1926, 1927, 1930 et 1932 montraient une diminution du nombre moyen d’erreurs pour la période allant de 1927 à 1932. »

 

 En d’autres termes, il n’y avait pas de différence de résultats entre les lignées entraînées et non entraînées ! Quelle conclusion tirer de cette expérience : il y aurait passage d’une information en dehors de tous supports matériels ?

 

 Dans le même cadre d’études, au début du siècle, une expérience fut réalisée simultanément dans plusieurs pays en soumettant une série de tests d’intelligence à un groupe de souris : une note de 6 sur 20 fut attribuée à l’ensemble. La même expérience fut réalisée 65 ans plus tard, dans des conditions totalement similaires et dans les mêmes pays : une note d’ensemble fut relevée : 8 sur 20. Les souris, non seulement avaient obtenu des résultats supérieurs à leurs ancêtres, mais le résultat était le même quelque soit la situation géographique enregistrée.

 

 L’apprentissage a eu lieu partout sur la planète et au même rythme. Vous me direz qu’il doit bien exister des messagers parmi nos amies les souris qui ont parcouru la totalité du globe pour informer leurs congénères de l’évolution globale de la lignée. Mais que répondrez vous pour l’exemple des singes de l’ île de Koshima, au Japon.

 

 Ces singes adoraient les patates douces jetées sur la plage par des scientifiques qui les étudiaient, dans les années cinquante. A un détail prêt : le sable collé sur l’aliment n’était pas au goût de certains. L’un d’entre eux remédia au problème en trempant la nourriture dans l’eau de mer. La formule trouva un écho certain parmi la population locale. Mais le fait le plus étonnant fut que simultanément et bien sûr sans aucun lien physique, d’ autres colonies de singes situées dans d’autres îles du pacifique, fort éloignées les unes des autres, utilisèrent cette méthode eux aussi pour la première fois. Étonnant non ?

 

 Encore une énorme méprise : vouloir différencier entre eux les milieux minéral, végétal et animal. Où se trouve la scission, si séparation il y a ?

N’oublions pas que nos ancêtres étaient des organismes unicellulaires et qu’une partie de notre génétique possède des séquences communes avec une multitude de formes vivantes aussi diversifiées qu’un champignon ou une banane. La coïncidence entre les génomes de l’homme et du ténia serait de 80 % et d’ environ 60 % avec ceux d’une éponge ! Comme le souligne J.Narby « Chaque être vivant, jusqu’aux plus minuscules bactéries, est fait de protéines assemblées selon les instructions encodées dans les molécules d’ADN et d’ARN. L’hérédité partagée entre espèces est telle que l’on retrouve les 99% des gènes des souris chez les humains. Nous sommes tous des hybrides, résultat d’innombrables transformations. Tous, sans exception, des transformateurs. »

L’imbrication des milieux est à la base de cette merveille qu’est l’évolution, il est donc insensé de vouloir les séparer. La différenciation ne se fait qu’au stade moléculaire.

 Alors que les néodarwiniens privilégient le concept de lutte pour la vie au détriment de la solidarité et du mutualisme, nous observons dans le monde du vivant d’étonnantes symbioses dévoilant la capacité, l’aptitude de chaque forme vivante à coopérer. Prenons quelques exemples, parmi la multitude qui nous est offerte.

 

 Celui du Dischidia collyris, une liane du sud-est asiatique et une espèce de fourmis locale. Cette liane, dans son ascension, réunit de proche en proche, deux de ses feuilles pour former un abri à fourmis.

 Ces dernières, comme tout bon campeur humain, laisse des déchets, mais biodégradables… eux. Ainsi, la liane, à l’aide de racines aériennes, peut puiser une ressource vitale en azote, difficilement transportable du sol.

 

 Le Dischidia Rafflesiana a tout simplement réalisé des feuilles en forme d’urne où tout est récupéré : de la terre à l’eau de pluie en passant par les cadavres d’insectes. De quoi faire saliver nos tristes plantes d’appartement ! En échange de ce merveilleux hôtel aérien, les fourmis rendent la pareille en plaçant les graines trouvées au sol à l’ intérieur de cavités, véritables réceptacles nutritifs, dans l’écorce des arbres.

 

 L’Ophrys Apifera est une orchidée qui a créé un leurre à fin de pollinisation. Elle a tout simplement reconstitué, en toute proportion et couleurs exactes, une abeille femelle avec, ‘cerise sur le gâteau’, une émission de phéromone attirant notre mâle abeille, le goryte. Ce dernier, croyant avoir trouvé l’âme sœur consentante, assouvit ses besoins de procréation en décrochant les pollinies. Chargé de pollen, il va alors réitérer les faits avec une seconde orchidée, permettant ainsi la fécondation.

 

 L’ histoire est encore plus belle si l’on s’interroge sur l’incroyable manipulation de l‘orchidée. Comment une plante, sans organe de vision peut elle connaître, d’une part l’apparence physique d’un insecte, ses dimensions exactes et surtout ses caractéristiques de couleurs ? Pourquoi a-t-elle choisi de leurrer un mâle ? Comme le précise C.Gudin, «  cette stratégie est plus complexe qu’on ne peut l’imaginer, car elle suppose que les insectes mâles matures apparaissent avant les femelles (ce qui est le cas) , que l’épanouissement des orchidées corresponde à la sortie des insectes mâles, et que leur fécondation soit terminée quand apparaîtront les femelles. Cela bien sûr pour éviter toute compétition nuisible à la survie et de l’insecte et de l’orchidée ».

 

 Le hasard ici n’a pas sa place, car des cas aussi étonnants foisonnent dans la nature : imitation de formes, de couleurs si complexes soient elles, d’ odeurs par les phéromones, véritables signaux chimiques de communication.

 

 La mobilité est considérée chez l’homme comme un signe de conscience. Partir à la recherche de contrées nouvelles, tant pour varier ses repas que pour assouvir sa soif de conquête, caractérise l’être évolué. Cette vision simpliste renforce l’idée de milieux naturels bien distincts : le statisme du milieu minéral et végétal face au remuant monde animal.

 

 En 1952, Stanley Miller recréa expérimentalement les conditions du passage du minéral à l’organique, tel qu’il eut lieu sur terre voila quelques quatre milliards d’années. Dans un ballon, il associa les gaz présents à l’origine, les chauffa et, en les combinant avec des décharges électriques durant une dizaine de jours, obtint une pâte orangée, prémices de la vie : les acides aminés. Le minéral pouvait donner la vie !

De même, la possibilité de se reproduire à l’identique, n’est pas exclusivement réservée au vivant. Par action catalytique, les cristaux peuvent, eux aussi, se reproduire à l’identique dans l’eau.

 

 Qui ne s’est pas déjà posé la question sur l’identité même du corail : minéral, végétal ou animal ? La réponse est une magnifique symbiose entre animal et végétal. L’animal est un polype et le végétal des algues nommées zooxanthelles. Ces dernières nourrissent le polype par l’intermédiaire des constituants élaborés par photosynthèse, et en forme le squelette protecteur minéral. Le polype, lui, en produisant une sécrétion visqueuse, capture le plancton, source de phosphore pour nos deux «  associés ». L’union fait bien la force !

 

 Nous pourrions indéfiniment argumenter cette vision de continuité, de coopération et d’imbrications entre les éléments constituant cette fameuse matière. Une chose est sure : le vivant doit son émergence tout d’abord à l’association d’atomes puis de molécules de plus en plus complexes. Des premiers êtres unicellulaires aux pluricellulaires, tout est déjà affaire de symbiose.

 

 « Tout ce qui s’accomplit de merveilleux en ce monde l’est certainement moins que ce monde dans son ensemble, c’est-à-dire le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment… Peut-être le miracle des natures visibles a-t-il perdu de sa vertu à force d’être vu… Il n’en est pas moins, à le considérer sagement, supérieur aux miracles les plus extraordinaires et les plus rares. C’est un plus grand miracle de gouverner l’univers que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains et, cependant, personne ne s’émerveille… Les hommes admirent le rare beaucoup plus que le grand… » Saint Augustin (cité de dieu X,XII. Traité de l’Evangile de Jean, 2.)

 

 A suivre…

*J. Narby, Le Serpent Cosmique, Georg Ed., 1995.

*J. Narby, Intelligence Dans La Nature, Meta-Ed., 2005.

*P. M. Baudonnière, Le Mimétisme et L’Imitation, Ed. Flammarion, 1997.

*R. Chauvin, Dieu des Fourmis, Dieu des Etoiles, Ed. Belfond-Le Pré aux Clercs, 1988.

*H. Jonas, le Phénomène de la Vie, Ed. de Boeck, 2001.

*G. N. Amzallag, l’Homme Végétal, Ed. Albin Michel, 2003.

*P. Moussa, Notre Aventure Humaine, Ed. Grasset, 2005.

*F. Jacob, la Souris, la Mouche et l’Homme, Ed. O. Jacob, 2000.

*J. Von Uexküll, Mondes Animaux et Monde Humain, Ed. Denoël, 1965.

*J.M. Pelt, La Solidarité chez les Plantes, les Animaux, les Humains, Ed. Fayard, 2004.

*C. Gudin, une Histoire Naturelle de la Séduction, Ed. du Seuil, 2003.

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